181- Bosnie 2015 - épisode 3

Pentes douces et abruptes, les lignes ici ne se composent pas dans un cadre mathématique, les théorèmes n'ont pas de prise, la prévision, un contre-sens, la nature se vit dans un élan sans calcul, un engagement sans arrière-pensée. Le temps s'entend comme un rythme fondamental, un métronome capital, sans "isme", ici, nous ne courons plus derrière lui mais avec lui, histoire de s'écrire chaque jour avec elle, la vie, bien ancrée dans une terre de feu. Les vestiges d'un homme au-dessus de la nature, régime de l'industrie dévorante, trônent encore au milieu des gorges vertes, perdus au fond du monde. "Duze Tito mi ti se kunemo", mais enfin, la guerre est passé par là, découpant un pays devenu mythique, la Yougoslavie, guillotinant un idéal, le collectivisme yougoslave, cassant en mille morceaux un rêve, le métissage culturel et religieux. Au bout du compte, le pouvoir et l'argent qui brûlent les doigts et la tête ont rendu leurs comptes, western union of the snake, les civils, tout rendu, les enragés, tout pris. Aujourd'hui, les prés sont redevenus carrés, et, même si la terre tourne plus rond, les fleurs ont à nouveau l'an-vert, les sorties de terre à nous faire rougir de plaisir, le sang ne coule plus, juste, un coup de sang pour sussurer "Volim te" (Je t'aime), rattrapper une belle maladie, l'espoir!