80- Gdansk - juillet 2013 - Solidarnosc quest

Dimanche 14 juillet.

J’en ris encore, Gdansk est à portée d’avion, les nuages sont venus en masse pour sou-rire avec moi, monter vers le wizz, à filer les trains d’atterrissage. Le soleil fume, il s’est mis en barre d’orage. La campagne polonaise en damier s’évertue à contribuer à la couleur du tableau, gouaches en vert ratissé. La tête dans les nuages, je rêve de m’enrouler dans les banderoles de Solidarnosc pour me peindre de liberté, résonner de ces chants qui ont fait tomber les murs et partager tous les sourires de ceux qui m'ont tant fait pleurer d’espoir et bercer d'illusions...

Lundi 15 juillet.

Les chantiers ne veulent pas s’hérisser de béton, être piétinés par des pneus de grosses cylindrées, juste s’exposer en briques rouges, façon Kes de Ken Loach, toujours faire chanter ses grandes marionnettes mécaniques vertes qui ressemblent à des extra-terrestres, à chatouiller les mouettes, rougir avec de belles sirènes et perdre des eaux de gros bâteaux. Cette forêt métallurgique est hypnotisante, remplie d’histoires polonaises, de contes ouvriers à en faire pâlir les idéologies en trou d’air de liberté. Pas de prince charmant, ni de belle à délivrer, rien que des bouts de femmes et d’hommes qui n’ont pas voulu respirer l’enfer de trop près, ni croquer du paradis sur mesure, juste vivre en solidarnosc. Pas de révolution « révolutionnaire », juste un peu de justice sociale et pouvoir sourire tous les jours avec ses enfants. Pas de grand méchant loup, ni savoir qu’entre le collectivisme et le libéralisme, quelle serait la princesse charmante, voire notre Barbie? Laissant Ken de côté, Solidarnosc est un cri qui résonne 33 ans après, ce cri fait frissonner encore mes rêves sur un demain qui chante.