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production des séries Carnets d'Utopie
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6 juillet 2020

308- Europa Confidential (Part 2) / Balkans' Trainmovie Borders / Belgrad-Nis-Surdulica-Sarajevo-Capljina-Dubrovnik

 40 European people

-UK, Bosnia, Serbia, France, Roumania, Hungary-

6 cities, 3 countries, 12 days between July and August 2018, 9 films...

2nd part of the serial "Europa Confidential"

 

C’est un vol entre deux mondes…

C’est un vol entre deux mondes,

d’une rive où tout se veut parfait,

et rien ne doit plus dépasser,

où l’avant est à effacer,

vers un autre côté 

où les avants se mélangent sans arrêt

quitte à jouer avec nous

nous dépayser sur tout,

des temps sans arrivées fixées,

des courses à vivre pour ne plus être attaché...

Thanks to : Stephan Bookas (UK), Martha Elisei (Roumania), Kristian Manyi (Hungary), Sasa Krstic and the Brass village of Zaguzanje (Serbia), Edo Kapetanovic (Bosnia), Deni Mulalic (Bosnia), Mathilde Bouilland, Ivan Recio, Robin Chaudron, Emeline Guimard, Titouan Blayau, Chidambar Zinnoury, Astrid Plée, Maja Marinkovic, Franck Brahmi, Ferdinand Lenoir, Wilton Rosemond, Astrid Plée-Moreau

C’est un vol entre deux mondes…

C’est un vol entre deux mondes,

d’une rive où tout se veut parfait,

et rien ne doit plus dépasser,

où l’avant est à effacer,

vers un autre côté 

où les avants se mélangent sans arrêt

quittent à jouer avec nous

nous dépayser sur tout,

des temps sans arrivées fixées,

des courses à vivre pour ne plus être attaché.

 

Les villes aux façades marquées

sont autant de souffles d’histoires échevelées

qui traversent la mienne

et ravivent mes veines.

Belgrade est une ville qui murmure

et transpire d’humeurs aux folles allures

son élégance balance dans un style cent contours

le beau et le pas beau en font ses atours

l’architecture n’a pas de structure

orient, 

occident,

royauté et communisme,

juste à nous dire,

vis-moi, arrête de me lire,

ici, ce n’est pas la prose qui ose

juste, l’humain qui cause et cause…

 

Et puis, une station de bus qui fourmille,

qui d’apparence grouille,

dans tous les sens,

mais quelle est cette organisation qui danse,

chacun est à sa place

ni plus, ni moins,

chacun dans son coin

pour une circulation sans foin

quels sont donc tous ces petits métiers,

un responsable du tourniquet,

un responsable des bagages,

et je monte dans le bus pour Nis,

une nouvelle niche,

à mes rêves de voyage.

 

Dans ce bus, 

la Serbie s’arrime

visages aux fortes mines

qui m’en racontent un peu plus

sur ici,

pas de longs discours

les mots d’ailleurs m’entourent

même le MOMA s’immisce

j’en cyrillique

et les stations de bus sont de belles reliques

des bâteaux fantômes sortis de nulle part,

carrées et rondes,

métalliques et en béton,

mon bus d’origine israélienne

fait son chemin de croix parmi ces rotondes,

l’arrivée dans la ville de Great Constantin

me rapproche de Surdulica

son doux et plus de mais Lissa

j’en bois une première rakia à la tienne.

 

Attente et des grands lutins Rom

viennent en convoi 

pour nous emmener au cello (ciel),

village de montagne à la frontière Bulgare,

Sofia à 100 kilomètres,

appel de phares

et les orages sortent leurs étendards

la nature tonne

bel après-midi d’un faune.

 

Et puis un moment de grâce

une rencontre qui ne s’oublie 

sous un ciel en colère

un village qui rougit

des familles de musiciens fous

qui d’un rien font un tout

Gypsy village, les frontières s’envoient en l’air

les lampions, dans nos coeurs

les carillons, sur nos heures

tout près des notes

loin des mauvais votes

le temps des gitans

Sasha et sa famille fanfare

simplement nous rappellent

que nous sommes tous des enfants

émerveillement en phare

la rue en pente nous donne des ailes

décor très Kusturica

c’est à Zagudane

à deux pas de Surdulica

les cuivres retiennent la nuée

et puis une dernière montée

silence,

et l’orage balance,

la « kicha » (la pluie) se verse

le "vous et nous"

devient nous

dans une petite maison

une jolie chanson

une nouvelle famille se délivre

femmes, hommes, enfants se livrent

dans une maison bombardée

par un temps très ciné

les regards se croisent

une langue commune,

la bienveillance pavoise.

 

C’est un vol entre deux mondes,

d’une rive où tout se dit sans retenue,

et rien ne doit plus nous échapper,

où tout se calcule en continu,

vers un autre côté 

où les superstitions nous racontent encore 

quelle somme nous sommes encore

à quelle nature se lier

où l’ardoise se règle sans honte et

je t’attends là-haut

à Sarajevo

les fantômes y sont nombreux

de Franz Ferdinand

à ses maudits amants

qui au milieu d’un pont ont pris feu

et l’Europe a dit

c’est ici

et pourtant

à bout portant

je te dis

que mes rêves sont ici si nombreux

belle de jour

belle de nuit

tu minarets

tu m’orthodoxes

tu me sacré coeur

les étoiles sont à portée

et nul doute que l’heure-hop

à l’Europe

sans botoxe

c’est un nouveau tic tac, 

Vrata, Vrata,

et plus d’ici bas

des portes vers de nouveaux soleils

les peurs ont maintenant le tract.

 

C’est un vol entre deux mondes

d’une rive où les cadavres ne sont plus exquis

et rien ne doit plus rentrer par ici,

où tout doit se voir en une seule couleur,

vers un autre côté 

où les étrangers sont invités à boire des cafés

les verres trinquent avec des alcools sans étiquette

les frontières ici, encore, n’aiment pas les barbelés

viens, suis moi,

à Capljina

au bout du monde,

où la lune n’est plus blonde,

carrément rouge canyon,

sur la route d’un nouveau western,

là, une nouvelle frontière, 

Bosnie et Croatie à la fois

ça chauffe ici,

45 degrés et des orages à la folie

les habitants y sont maintenant rares

c’est un entre deux où être là est un hasard

j’en perds mon latin

et n’y vois plus les matins

à 9 heures 

c’est déjà 15 heures

et les naufragés Borders 

ouvrent la porte à un cadavre exquis

ou comment la philosophie

tourne en un film où Nietzche se métamorphose

en Jason Bourne.

 

Et pour finir, 

une ville canonique,

Dubrovnik au bord de l’Adriatique

et le dernier plan du film

un clin d’oeil à mémoire dans la peau

Mojito, mojito,

notre course contre la montre se termine

par un bain de minuit au seuil

d’une fin 

sans fin

et que de belles mines

à 4 heures du matin

oublient cet easyjet prévu pour la fin…

 

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